Baiser à la volée, baiser volé

Pourquoi un simple baiser peut renforcer l’amour (et réduire le stress, selon la science)

Il y a des baisers qui traversent le corps comme une décharge douce… et d’autres qui passent à côté de leur mission.

Le smack pressé, expédié sur le pas de la porte, est sans doute le plus triste exemple : « je t’embrasse », poum, terminé, on file. L’équivalent affectif d’un ticket de métro composté : ça valide le passage, mais ça ne raconte rien. Et puis il y a le baiser en fuite, celui qu’on lance en mouvement, sans même ralentir, comme si s’arrêter quelques secondes pour se dire « nous » mettait en péril le fil effréné du quotidien.

Pourquoi un baiser peut renforcer l'amour / Importance du baiser dans le couple - Dr Céline Ghesquières médecin sexologue

J’ai envie de parler d’un autre baiser, celui qui prend le temps de durer. Pas nécessairement avec la langue, mais avec les lèvres qui se posent vraiment et s’installent sur l’autre comme on pose la main sur une rambarde pour admirer la vue. Ce baiser-là, celui qui dure plus de six secondes — durée que la recherche associe à une augmentation significative de l’ocytocine dans le sang (Floyd et al., 2009, Human Communication Research) — n’est pas un geste figé : c’est un micro-événement vivant.

Six secondes, c’est assez pour que la chimie se mêle à la poésie :

  • Ocytocine, hormone de l’attachement, qui tisse un fil invisible entre deux corps.
  • Dopamine, ce petit éclat de lumière qui colore le moment d’un plaisir fin.
  • Endorphines, qui diffusent une douceur apaisante.

Ce baiser est aussi un acte de résistance contre la tyrannie du « tout de suite après » , ce futur permanent qui nous vole le présent. Dans ce baiser-là, le monde s’arrête. On ne part pas travailler. On ne pense pas à la suite. On reste. Et rester, parfois, c’est l’acte le plus érotique qui soit.

Souvenons-nous : au début d’une rencontre, les baisers s’attardaient, goûtaient, respiraient ensemble. Puis, au fil du temps, quelque chose s’émousse. Non pas le besoin d’attachement, mais la manière de l’exprimer.

L’amour, c’est une cuisine vivante. On peut choisir de la laisser refroidir… ou bien d’y jeter régulièrement des herbes fraîches, des épices inattendues, des recettes inventées à deux. L’attachement n’est pas un lien inaliénable, il est une création permanente. Il se tisse dans les mots, dans les regards, dans les gestes et le baiser en est l’un des ingrédients les plus puissants. Un simple contact de lèvres peut dire : « Je te vois. Je suis avec toi. Je t’invite à rester dans ce présent-là. »

Un baiser qui dure plus de six secondes n’est pas un luxe : c’est un plat signature. Il dit : « Je ne suis pas pressé. J’ai envie de te goûter. »

Que dit la science sur le baiser ?

Et dans cette lenteur, la chimie opère : l’ocytocine lie, la dopamine éclaire, les endorphines enveloppent. Ce n’est pas qu’une impression : une étude menée par Floyd et ses collègues en 2009 a montré qu’embrasser régulièrement et longuement augmente la satisfaction relationnelle et réduit les marqueurs de stress (Human Communication Research, 35[2], 171-189).

La science et la sensualité se rejoignent, preuve qu’il y a parfois plus de vérité dans un baiser que dans un long discours.

HYPNOSE MEDICALE docteur celine-ghesquieres médecin-sexologue hypnothérapeute cabinet paris 9

L’hypnose médicale

Un outil que j’intègre de plus en plus dans l’accompagnement thérapeutique : l’hypnose médicale, et plus précisément l’hypnose ericksonienne